Un barrage médiéval sur le Cosson

Commune de Chambord (Loir-et-Cher), dans le Parc en zone interdite au public.

Le Barrage de la Fosse des Ysles.

Au cours de prospections de surface, une sorte de mur était repéré de part et d’autre du Cosson. Un examen plus poussé révélait un ouvrage barrant l’ancienne vallée : un barrage. Se posaient alors les habituelles questions : morphologie, datation, fonction.
Long de 175 m, il est partagé en deux parties, nord et sud, par la rivière. L’ouvrage est entièrement maçonné, blocs calcaires et mortier de chaux (hydraulique, car il contient de la tuile écrasée). La largeur est variable et dépend de la fonction de chaque tronçon.

La fonction la plus simple est celle de retenir l’eau : la largeur est de 3,5 m en majorité, et de 2 m plus au sud.

Au sud, deux biefs sont aisément reconnaissables.
Le premier se compose, du nord au sud, d’une maçonnerie d’appui appelée « prébief » de 6 m de large (1 m de long), d’une partie submersible triangulaire de 5 m de largeur moyenne (3 m de long) et d’une partie basse large d’1,5 m (3 m de long).
Une partie étroite de 2 m (5 m de long), retenant l’eau suit le premier bief.
Le tronçon suivant s’élargit à 4 m (5 m de long) : il se compose d’un contrefort qui permet l’élargissement, d’un mur qui borde la fosse aval sur 3,5 m et d’un calage de poteau. Entre ces 3 côtés et le bord de la maçonnerie centrale, existe un vide de 3 m de long sur 2 de large dont la fonction était probablement de conserver des poissons vivants
Un second bief montre un seuil étroit de 75 cm environ, ouvrant sur un échappement d’eau de forme et de largeur mal définis (niveau de l’eau trop élevé), au fond maçonné. Entre le seuil et l’échappement, une dénivellation brutale de 30 cm aujourd’hui créait une chute.
Au-delà, une zone s’élargissant à 10 m environ, peu fouillée, comprenant les restes d’un mur, une terre battue et deux zones à tessons. Une maison se trouvait là, proche de la chute, proposée comme moulin.
Zone de Texte:  Une autre maison se trouve au nord (tessons, couteau) qui pourrait avoir été un second moulin. Le temps n’a pas permis de préciser si un bief se trouve en sa proximité.
Un troisième bief, incontestable, se trouve dans le Cosson actuel, perceptible par une maçonnerie de 10 m de large sur la rive gauche.
Le plan de 1745 montre un Cosson sauvage composé de 3 bras, encore visibles sur la carte IGN. L’emplacement de la retenue se déduit de cette double  contrainte : englober les fosses restantes, se tenir à l’intérieur de la cote 77,5 NGF.
Le mobilier est abondant, plus de 100 kg de  tuiles, des ardoises dont 4 sont percées, 15 fragments de carrelage, quelques éléments métalliques (couteau, clou, rondelle, soie) et surtout céramique alimentaire (77 tessons au nord ; 198 au sud).
La céramique est la même au nord et au sud (Viviane Aubourg, Didier Josset) et date une période d’occupation des XIVe et XVe siècles. La maçonnerie est homogène. Cet ouvrage, complexe, apparaît le fuit d’une pensée calculée et avoir été construit d’une pièce.
Les éléments perturbateurs sont ceux liés à la canalisation du Cosson : destruction du côté nord du bief par où passe la rivière actuellement, de façon à élargir ce passage, ouverture d’un petit canal pour drainer les eaux du versant nord ; ainsi que les prélèvements de matériaux (pierre taillée, carrelage) pour réemploi.
Si l’on excepte le type de construction (maçonnerie opposée à terre), le barrage de la fosse des Ysles développe
une situation similaire à celle du barrage de La Chaussée qui retenait" lestein de chambort " - 1248.
Il en est d'ailleurs, à très peu près, contemporain.


Cinq mois, d'avril à août, 2010 ont été consacrés à l'exploration de cet ouvrage.
Un dossier allégé de 53 pages témoigne des conclusions de ces recherches et vous propose une visite détaillée du site.

Deux demi-dossiers en libre copie :

 

Partie nord 3.53 Mo


Partie sud 4.18 Mo

Vidéo Barrage des Ysles_1 Vidéo 342 Mo (Prise de vue et Montage de Franck Chenneveau)

Vidéo Barrage des Ysles_2 Vidéo 187 Mo (id.)

Décembre 2010.

 

 

 

 

 

Etudes et documents

PROLOGUE
Introduction
Cinq trouvailles
Un site chambon
Un site hallstattien
Un site du Fer 1
Grandes sépultures
Monnaie gauloise en or
Métallurgie ancienne
Domaines avant le XIIIe
Moulins de la chaussée
Barrage sur le Cosson
Tiellerie de la Rosaye
Montfrault : un griffon
Chambord en 1547
Chambord : plan 1787
Les fermes depuis l'Antiquité
Prieuré de Boulogne
La Belle Pierre
Russy 2011
Visite de Boulogne et Russy en 1457
Entre les forêts : Mont préhistorique et antique
Les plans du parc de Chambord

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